Coup de projecteur sur ... "L'Atelier Dur à Cuir"

FIER SPM : Bianca vous êtes artisan depuis un peu plus d’un an et proposez à votre clientèle des objets en maroquinerie, pouvez -vous nous en dire plus sur les produits que vous réalisez ?

BD :   Je confectionne un grand nombre d’articles majoritairement en cuir : le sac à main, qui est sans doute l’article de maroquinerie le plus porté mais aussi des objets de petite maroquinerie tels que portefeuilles, porte-cartes, pochettes, étuis à lunettes, bracelets… Tout un éventail de produits réalisés avec la passion qui me caractérise pour cet art.

FIER SPM : Quel type de matières travaillez-vous ?

BD : Je travaille différents cuirs, du plus noble au plus exotique comme le saumon, la raie ou la morue locale dont j’utilise malheureusement les dernières peaux…

Les cuirs que j’importe sont issus de deux types de tannages :

• Le cuir au tannage végétal, une technique très ancienne réalisée avec des tannins issus de la végétation et respectueux de l’environnement (écorces, feuilles, racines…) ;
• Le cuir au tannage minéral, la technique la plus répandue et la moins coûteuse, dont le procédé doit respecter des normes environnementales très strictes.

Je viens par ailleurs d’intégrer dans mes articles une nouvelle matière : une laine 100% française pour la confection d’étuis tablettes, c’est assez concluant !

FIER SPM : Comment vous est venue cette passion ? Quel a été le parcours qui vous a emmenée jusqu’à cette création d’activité ?

BD : Durant ma jeunesse il n’y avait pas de tablette ou de télévision pendant la journée, je regardais alors ma mère coudre, tricoter… c’est ce qui m’a donné l’envie et le goût du travail minutieux.

Il y a quelques années et sur invitation de ma fille Linda, j’ai participé à un atelier cuir qui se déroulait à la maison des loisirs de Miquelon. Ça a été une révélation. Les idées de création se sont multipliées, et cette passion pour le travail du cuir est née, elle me poursuit toujours aujourd’hui.

Enfin, et après 36 ans de carrière dans le domaine bancaire j’ai saisi l’opportunité d’un plan de départ volontaire lors de la fusion BDSPM/CEPAC et j’ai créé mon Atelier.

Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour remercier ma famille proche et quelques amis pour leur soutien et tout particulièrement Daniel pour son appui et sa disponibilité dans la construction du magnifique atelier dans lequel je travaille aujourd’hui. Merci du fond du cœur !

FIER SPM : Comment trouvez-vous l’inspiration pour vos créations ?

BD :  L’inspiration est partout à chaque instant : sur le net, à la télévision, dans la mode ou encore auprès de mes clients… Je vis cette passion au plus profond de moi à tel point que j’ai même réalisé une création après l’avoir vue dans un rêve !

Et puis… je suis une inconditionnelle du sac à main, j’ai toujours aimé cet accessoire féminin, cela m’inspire.

FIER SPM : Vous proposez la réalisation de produits sur-mesure, un client peut-il venir avec une simple idée, à charge ensuite pour vous de dessiner et passer à la réalisation ?

BD :  Oui je réponds dans la mesure du possible au travail sur mesure, il faut cependant que ma technique soit adaptée à la demande du client.

J’ai malgré tout un certain délai d’attente car la confection d’un article est un long processus : inspiration, choix des matières, conception du patron (à l’ancienne avec papier et crayon !), création de l’article, finitions, bichonnage… Toutes ces étapes sont indispensables et indissociables des compétences et qualités comme la patience, l’habileté et la minutie.

FIER SPM : Pensez-vous que le secteur artisanal soit suffisamment valorisé et accompagné ? Que pourrait-on faire pour aller plus loin ?

BD : L’artisanat, tout comme les métiers manuels, est un secteur qui a été bien trop longtemps dévalorisé mais je suis confiante car c’est un sujet qui revient souvent au cœur des débats : l’entreprenariat par les TPE c’est l’économie d’un territoire, la vivacité d’un centre-ville comme le nôtre.

Ce sont des métiers pour lesquels il est difficile de s’assurer un salaire et qui demandent à être soutenus, peut être par un peu plus d’accompagnement administratif ou alors un point de vente, le maintien de l’aide à l’importation pour ces petites entreprises…

FIER SPM : Où peut-on acheter vos créations ? Avez-vous une boutique en ligne ?

BD : Toutes mes créations sont en vente à mon Atelier au 5 rue Shediac ; les heures d’ouverture sont de 14h à 18h mais j’y suis presque tout le temps de 9h à 20h.

J’ai également des articles dans quelques commerces locaux mais aussi sur la boutique en ligne www.art-spm.com

Cette première année a été celle de l’installation et elle a été bien remplie. Comme je suis seule aux commandes de mon entreprise j'ai fait le choix de sélectionner mes actions pour cette année d’activités. Au fil du temps je pourrai participer à des actions comme celle des marchés estivaux.

Je tiens une nouvelle fois à remercier Daniel pour son soutien sans faille et son travail dans la réalisation de l’Atelier, ce projet n’aurait pas pu se réaliser sans lui. MERCI !

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